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Droite

Sans titre

2021

Sous commissariat de Michaël Nicolaï

 

Parmi les peintures achevées en 2021 dans les parkings du Parlement, celles de Rébecca Moreau Zieba se distinguent par une sensibilité étrangère aux esthétiques de l’art urbain. Formée dans la section « Communication graphique et visuelle » du Carré des Arts à Mons, l’artiste est restée fidèle à l’identité de son travail d’illustratrice. Le développement de son intervention repose en outre sur le sentiment peu avenant que lui laissait le lieu : « Je n’ai pas trouvé l’endroit très agréable. Il n’y a que des néons, pas de lumière naturelle. Le plafond est bas. Et les parois parfois très brutes. J’ai voulu d’emblée apporter quelque chose de coloré, de léger et joyeux. En outre, je m’y suis rendue au mois de décembre : il faisait froid et gris. Cela m’a poussée à créer des images au climat estival. »


Rébecca Moreau Zieba est l’autrice de deux compositions, toutes deux dans l’esprit des scènes de genre : une dans un des sas d’accès au -2, l’autre dans le parking du même étage. La première a été exécutée au pied levé : elle montre des personnages qui portent des plantes vertes peintes en rouge. La seconde présente un jardin fleuri avec, d’une part, un groupe attablé et de l’autre des enfants occupés à jouer ; des raquettes de tennis, un ballon et une corde à sauter reposent dans l’herbe orange où paresse un chat bleu à taches blanches. « Je voulais des images auxquelles chacun puisse s’identifier facilement ou du moins qui parlent à un maximum de personnes. J’ai donc peint des scènes de la vie quotidienne. C’est comme des débuts d’histoires que je ne poursuis pas. Je laisse chacun libre de les continuer, d’en faire sa propre réalité. J’ai aussi voulu représenter des gens diversifiés, sans préciser leur identité. »

 

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Bas

Dans cette peinture monumentale comme dans son œuvre sur papier, Rébecca Moreau Zieba se tient à un style minimaliste et presque naïf. Il y a beaucoup de vide ou plutôt beaucoup d’espace qui mettent en exergue les figures. On s’y prendrait à reconnaître un morceau d’illustration « Jeunesse » avec la frugalité des formes, la quasi-absence de dessin au trait, la réduction de la palette, l’effet décoratif des fleurs qui se répètent ou le traitement en aplats lesquels réduisent la profondeur que la table et la position des personnages laissent à peine sentir. « J’ai voulu des images simples, harmonieuses, souligne l’artiste. Cela rejoint mon intention de m’adresser au plus grand nombre : il fallait pour cela définir une composition immédiatement compréhensible, efficace visuellement. »


Pierre Henrion

Bas
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