Pierre Alechinsky, La mémoire volatile, 1990
La mémoire volatile (salle du Bureau – 1er étage de l’Hôtel du Greffe) eau-forte 97 x 187 cm 1990
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Gauche
Pierre Alechinsky
Bruxelles, 1927
Vit et travaille à Bougival

Pierre Alechinsky est une figure majeure du paysage artistique de sa génération. Il inscrit son nom dans l’histoire de l’art dès la fin des années 1940 avec sa participation au groupe CoBrA dissout en 1951.

Parmi les recherches qui marquent durablement son travail, l’étude de la calligraphie orientale tient une place particulière. La mémoire volatile en témoigne : on sent la souplesse et la rapidité de l’exécution ; la matière est fluide, légère.

Alechinsky a développé la composition autour d’un motif central rectangulaire encadré d’une bordure. On peut la comprendre comme une évolution de la structure de ses peintures « à remarques marginales » dont les premiers exemplaires apparaissent au milieu des années 1960. Autre leitmotiv qui traverse son œuvre : l’horreur du vide. La marge est densément peuplée dans un fouillis vif et leste qu’André Breton désigne comme un « pouvoir d’enlacement », un « rythme de toute évidence organique ». On y retrouve le bestiaire fantastique de l’artiste où le serpent tient une place d’honneur parce que Alechinsky « dessine de la façon la plus souple qui soit, parce qu’il en a peint souvent et parce qu’il a appartenu jadis au groupe Cobra », explique Philippe Dagen.

Le titre de la gravure reste énigmatique. L’artiste le reprend en 2001 pour une exposition au Château Lynch-Bages. Et, sans doute, faut-il davantage penser à sa densité poétique qu’à l’évocation de ce qu’il désigne dans le jargon informatique. Pierre Alechinsky se veut explicite : le titre est « une greffe » et « il y a peu de raisons pour qu’une image neuve se love sans avatars dans des mots qui ont déjà servi à tous ».

Texte de M. Pierre Henrion

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Pierre Alechinsky, La mémoire volatile