En séance plénière ce mercredi 16 mars, le Parlement de la Fédération Wallonie - Bruxelles a rendu hommage et marqué son soutien au peuple ukrainien, par la voix de son président, Rudy Demotte, en présence d'une délégation de représentants ukrainiens, composée de :
- M. Serhii TERESHKO, Chef de mission adjoint de l’Ukraine auprès de l’Union européenne ;
- M. Oleh SHAMSHUR, Ambassadeur, chargé d'affaire à l'Ambassade d'Ukraine en Belgique ;
- Mme Vladyslava LITIAGA, diplomate à l’Ambassade d’Ukraine en Belgique ;
- M. Zénon KOWAL, ancien diplomate WBI et conseiller politique de l’Association des Ukrainiens en Belgique.
Voici l'intégralité de son discours :
Séance plénière du 16 mars 2022
Conflit en Ukraine
Discours du Président Rudy Demotte
Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Seul le prononcé fait foi
Chers collègues,
L’environnement international est bousculé, le contexte planétaire est dramatique, je voudrais vous adresser quelques mots en rapport avec la situation géopolitique que nous connaissons depuis maintenant 21 jours.
Au préalable, je vous demande d’excuser le Ministre-Président qui est actuellement retenu à la 40e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie dans la capitale française.
Le 24 février 2022, l’Ukraine, état indépendant et souverain a été victime d’une ignoble invasion, son intégrité territoriale a été bafouée.
Suite aux ordres du Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, les troupes russes ont envahi le territoire ukrainien et déclenché une guerre.
Il s’agit d’une violation inacceptable du droit international que nous condamnons avec la plus grande fermeté.
Je tiens au nom du Parlement à exprimer notre solidarité à l’égard de toutes celles et tous ceux qui souffrent.
Je salue la présence, en tribune,
du Chef de mission adjoint de l’Ukraine auprès de l’Union européenne, Monsieur Serhii TERESHKO,
de l’Ambassadeur d’Ukraine en Belgique Monsieur SHAMSHUR,
de Madame Vladyslava LITIAGA, diplomate à l’Ambassade d’Ukraine en Belgique, et de
Monsieur KOWAL, ancien diplomate WBI et conseiller politique de l’Association des Ukrainiens en Belgique.
L’invasion, l’évacuation, les bombardements, … voilà un cycle que l’on pensait faire partie du passé, une époque révolue : que plus jamais des femmes, des enfants, des personnes âgées, des hommes devraient fuir leur terre, leur pays, la peur au ventre et le regard perdu.
Ce sont les valeurs universelles d’humanité qui sont ici remises en cause de manière inacceptable.
Des maisons, des hôpitaux, des écoles sont bombardés.
Des pluies de missiles s’abattent sur plusieurs villes.
Les appels à l’aide se multiplient, demandant davantage d’aide logistique, financière et humanitaire.
Les routes de l’exode sont surchargées de milliers de personnes qui fuient l’horreur.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, en deux semaines, plus de 4,4 millions de personnes ont été déplacées de force par les combats en Ukraine.
Au moins, 1,85 million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et plus de 2,5 millions ont franchi les frontières internationales ukrainiennes.
Nous sommes face à une véritable tragédie.
L’héroïsme extraordinaire dont les Ukrainiens font preuve au quotidien en combattant et en repoussant l’armée russe, force notre admiration. Nous sommes à leurs côtés.
Nous sommes au côté des hommes et des femmes qui souffrent et qui se battent pour la défense de la liberté et de la démocratie en Ukraine mais également au côté de ceux qui dénoncent cette guerre en Russie.
Comme vous le savez, de manière symbolique pour exprimer notre soutien et notre solidarité, notre Parlement est éclairé la nuit tombée de bleu et de jaune, couleur du drapeau ukrainien.
Ces derniers jours, la situation en Ukraine et ses effets en Fédération Wallonie-Bruxelles ont été abordés à de nombreuses reprises dans différentes commissions parlementaires. En outre, demain, jeudi se tiendra une commission plénière spécifique à ce sujet.
La Fédération est et sera au rendez-vous pour panser les blessures de cette guerre.
Les compétences qui sont les nôtres sont essentielles.
Je pense notamment en matière d’éducation à l’accueil des réfugiés et de la scolarisation des enfants, les DASPA, notre Dispositif d'Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-arrivants et Assimilés mais aussi le traitement pédagogique de la guerre dans les établissements scolaires.
La prise en charge des MENA, les mineurs non-accompagnés, qui arriveront en Wallonie et à Bruxelles est également une de nos responsabilités.
En matière d’enseignement supérieur, se posent les questions entre autres de l’accueil des étudiants, des chercheurs et des académiques ukrainiens, de la simplification des procédures d’équivalences des diplômes et des échanges entre nos universités et hautes écoles.
Le soutien et la collaboration avec les sportifs et artistes ukrainiens au sein de nos institutions sportives et culturelles sont aussi fondamentales.
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Suite à l’invasion de l’Ukraine, l’Union européenne et ses Etats-membres ont, en réaction, rapidement pris des mesures.
L’ampleur sans précédent des sanctions financières, commerciales, économiques compromet en profondeur et durablement l’économie russe.
Ces sanctions auront également un coût pour nos sociétés.
C’est le prix que nous devrons payer pour la défense des valeurs que nous chérissons.
Cette guerre ouvre une nouvelle ère qui modifie l’ordre mondial, une ère d’une grande instabilité.
Les dernières projections de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) sont alarmantes.
En raison des conséquences de la guerre en Ukraine, de 8 à 13 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de la faim dans le monde, particulièrement en Asie-Pacifique, en Afrique subsaharienne, au Proche-Orient et en Afrique du Nord.
L’Ukraine et la Russie étant les principaux exportateurs mondiaux de blé, de maïs, d’orge, de colza et de tournesol. A elles deux, elles représentent plus d’un tiers des exportations mondiales de céréales.
L’onde de choc sera mondiale…
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Nos pensées s’adressent également à nos collègues ukrainiens, membres de la Rada qui font vivre la démocratie.
L’Ukraine est membre observateur de l’Organisation Internationale de la Francophonie et compte sur son territoire plus de 285.000 francophones.
Au-delà de cette appartenance qui se construit et que l’on aspire à se renforcer, il s’agit du partage des valeurs des droits humains, de la promotion de la paix et de la démocratie.
Cinq pays limitrophes à l’Ukraine ou de la rive occidentale de la mer Noire possèdent des sections membres de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF).
La Bulgarie, la Hongrie, la Moldavie, la Pologne et la Roumanie sont toutes engagées, en première ligne, dans l’accueil des réfugiés.
Nous devons également être à leur côté.
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En signe d’hommage aux nombreuses victimes de cette guerre mais aussi en soutien au peuple ukrainien, je vous invite à observer une minute de silence.